AVEN DE L'AIR CHAUD - AVEN DU CRESP

WEEK-END SPELEO DANS LES ALPES-MARITIMES

AVEC LE CAF TOULON

21 ET 22 NOVEMBRE 2015

Jean-Marc rêvait d'y retourner, les mordus de spéléo ne demandaient que ça, il n'en fallait pas plus pour organiser un petit week-end à St Vallier de Thiey, où nous attendent deux gouffres bien connus : "L'Air Chaud" et le "St Joseph". Christophe réserve le gîte, le matériel est préparé, tout va bien. Nous partons vendredi en début d'après-midi, pour repérer les entrées avant la nuit. Toujours ça de gagner pour demain… Nous retrouvons René à St Vallier. Il est l'heure de prendre possession du gîte où nous sommes accueillis chaleureusement par le propriétaire. Belle maison du XIIème siècle… Arrivent Alex et Christophe. Obligés de prendre l'apéro, en attendant Didou. Les deux retardataires, Eric et Édouard arriveront après le repas. Mais demain, il faut se lever tôt. Nous abandonnons les occupants du gîte pour partir bivouaquer sur le plateau, René dans son superbe fourgon, nous dans... le nôtre.

Samedi 21

Ils sont tous là, à huit heures tapantes, prêts à se jeter dans le trou. Un quart d'heure plus tard, nous sommes au bord. René se colle à l'équipement, suivi de Jean-Marc. Je m'accroche à eux. Suit Christophe. Le reste de la troupe (Eric, Edouard, Didou, Alex) nous a laissé un peu d'avance. Désescalade, boyau étroit et humide, ressauts, petits puits, méandres, remontées, passages étroits, pas si facile d'arriver à la rivière. Enfin nous débuchons en haut d'une salle énorme (100 m x25 m, 20 m de haut). Il est temps de grignoter un morceau. Arrive Christophe avec notre kit de bouffe dont il m'a gentiment soulagé dès qu'il n'a plus eu de kit de cordes. Vite, nous déballons nos précieuses victuailles, au chaud, avant d'aller nous plonger dans l'eau. La chaleur restant relative, nous ne tardons pas à nous remettre en route. Attention, ça glisse ! Nous descendons le gigantesque éboulis qui mène au fond de la salle en faisant gaffe de ne pas zipper sur les rochers glaiseux. En bas, la rivière, dans une vaste galerie.

Peu large au début, la voilà qui s'élargit par endroits, nous barre le passage. Obligés de nous mettre à l'eau. En suivant avec plus ou moins de succès les bords, ce sera mi-mollets pour certains, mi-cuisses pour d'autres, ou même … petite culotte mouillée ! Jusqu'à ce qu’Édouard fasse un plongeon. "Fait pas froid ici, j'ai fait Castelette bras nus…" 700 m de galerie remontées, nous buttons sur une trémie. Jean-Marc se hisse dans une étroiture : "je préférerais qu'un mince aille voir". Christophe se dévoue. Ça passe, c'est bien là. Bon, bah ... on y va ! "La Trémie des Frileux" nous réchauffe, c'est le moins qu'on puisse dire. Après nous être contorsionnés dans tous les sens pendant un bon moment, nous arrivons enfin au-dessus du siphon du Cénote vaste lac où Édouard aimerait bien plonger.

Nous nous contenterons de faire demi-tour, aïe, ouille, enfin la large galerie. Ne reste plus qu'à redescendre la rivière, à remonter la grande salle, et à ressortir… Bon, les puits, ça va. Les passages étroits, à la remontée, c'est autre chose ! On se tortille, on se hisse, on se plie, on se déplie, on a mal aux coudes, on n'a plus de genoux ! Enfin, je parle pour moi… René devant, suivi de Jean-Marc ou de moi, à tour de rôle, puis de Didou, nous crapahutons vers la sortie. Suivent Eric, Christophe, Edouard, Alex, les déséquipeurs et porteurs de cordes.

Tiens, pourquoi René reste-t-il dans le trou, juste à l'entrée ? "Cat, reste là, on attend Jean-Marc et Didou, avant de sortir". Juste en dessous, je comprends. Dehors, c'est la tempête ! Une fois regroupés, nous nous risquons à sortir. Il fait un froid mortel ! Vite, aux voitures. Nous sommes mouillés, les rafales nous transforment en glaçons, nous attrapons l'onglée. Enfin arrivés ! Pas facile de se changer lorsqu'on est paralysé par le froid ! Une fois secs et chaudement vêtus nous nous mettons au chaud dans le camion. Je tente de faire un thé, mais l'eau ne voudra jamais bouillir. René et Jean-Marc repartent au devant des déséquipeurs. Mais bien sûr, les jeunes, bien que frigorifiés, restent en pleine forme et courent sur le chemin pour se réchauffer.

La neige commence à tomber. Et c'est sous une tempête de neige que nous regagnons le gîte. Ouf, quel bien-être ! L'apéro, la douche chaude, le réconfort ! Nous sommes heureux de nos exploits et d'être là, tous ensemble. Alex nous concocte de délicieuses pâtes au pistou, Christophe de succulentes bananes flambées à l'eau de vie de prune, s'il vous plaît ! Un bon moment de convivialité. La neige s'est arrêtée. Il est temps pour nous (René, Jean-Marc et moi) de regagner les fourgons pour aller bivouaquer vers le St Joseph. Petit coup de chauffage avant de se mettre au lit…

Dimanche 22

Jean-Marc, encore au lit : "j'ai mal partout". Je geins : "moi aussi". Nous préparons le petit déj. Arrive le voisin (René) : "je suis tordu". Le St Joseph ? Nous pensons aux 40 mètres de boyau étroit et à l'état de nos coudes, au puits de 70 m, à la rivière… Et si nous allions faire le Cresp, sur le plateau de Caussols. On attend les copains. Didou avait prévu de toute façon de rentrer à Toulon. Eric accueille avec joie notre proposition. Évidemment Alex, Christophe et Edouard sont en pleine forme. Vont-ils se jeter dans le St Joseph ? Et bien non, gentiment, Alex déclare qu'elle préfère rester en groupe. Et nous voilà partis pour Caussols où nous retrouvons la neige qui n'a pas fondu. Arrêt obligatoire à l'Embut de Caussols, avant de continuer vers le col de l'Ecre. Nous nous équipons et suivons à pieds la piste sur 300 m.

Une dalle en béton, une porte barreaudée, une serrure que des petits doigts malins ouvre délicatement, une corde installée, puis deux : nous voilà au fond du trou. Merveille : des galeries où l'on tient debout, des échelles fixes, réchappées de l'époque où l'aven avait servi à effectuer des relevés sismiques, une progression douce, agréable, facile. Christophe, Alex, Edouard furètent un peu partout. Un sympathique moment passé sous terre. Nous ressortons au soleil, Edouard déséquipe et referme soigneusement la porte. Il ne reste plus qu'à aller déjeuner. Nous retournons vers l'Embut, installons tables, chaises, tous les bons restes du week-end, et joyeusement nous savourons ces instants de partage et d'amitié avant nous séparer pour un retour vers le Var.

Cat,