VALLON DE LA DUYERE - UBAYE

VALLON DE LA DUYERE - UBAYE

Samedi 14 juin 2020

La météo est mauvaise. D’ailleurs nous nous réveillons sous la pluie… Déçus, nous abandonnons l’idée d’une rando et roulons jusqu’au Col de Larche, sous le brouillard. Demi-tour. Le temps semble se lever. Nous nous garons à Certasussat, point de départ de la balade que Jean-Marc avait proposée. La pluie s’est arrêtée. Et si l’on allait marcher un peu ? Par précaution, nous prenons vestes, pantalons étanches et sursacs. Les sandwichs préparés hier soir, allez, on les embarque ainsi que des barres de céréales. On ne sait jamais… Nous descendons jusqu’à la passerelle qui enjambe l’Ubayette. Bien sûr, de l’autre côté, ça remonte.

Et c’est parti pour un joli sentier en lacets à travers la forêt, sinuant au début au-dessus du ravin des Lanches. Zut, La Duyère, large ruisseau, nous coupe le chemin. Les pierres censées nous faciliter le passage sont sous l’eau et glissantes. La traversée acrobatique se termine avec les pieds mouillés... Nous arrivons dans un pré en suivant plus ou moins des cairns. Puis de nouveau nous nous hissons dans les bois. Nous passons près de la source des Prés de La Duyère. L’ascension continue, sous les arbres, en longeant le torrent. Après la cabane de berger nous attaquons la dure montée dans les pierres, en rive gauche du ruisseau, jusqu’à un premier replat où serpente un joli cours d’eau.

Non, non, nous ne sommes pas en Corse et pourtant cela ressemble bien aux pozzines. Nous franchissons un second ressaut qui nous mène à un nouveau replat et au même paysage idyllique. Pourtant nous n’irons pas jusqu’au lac espéré, de sombres nuages nous incitent à envisager un demi-tour. Cependant c’est le moment ou jamais : l’homme sort son drone histoire de prendre de belles images pour un futur film. Puis commence la descente. Des gouttes se mettent à tomber. De plus en plus grosses, de plus en plus insistantes. Nous nous équipons et décidons de franchir la zone difficile. Gare aux glissades sur les pierres humides… Peut-être pourrons nous dévorer nos sandwichs vers la cabane ? Mais là, pas d’abri possible. C’est plus bas, sous les arbres que nous les engloutissons. Mais un fort coup de tonnerre nous fait avaler les dernières miettes et nous reprenons notre descente sous l’orage.

Arrivés à la traversée de la Duyère, pas d’hésitation : nous mettons carrément les pieds dans l’eau. Au point où nous en sommes… Le sentier nous tend des pièges, cailloux qui roulent, herbes mouillées, branches en travers… Nous nous jouons de toutes ces embûches et arrivons à la passerelle. Nous remontons vers le fourgon et trempés comme des soupes nous étalons nos affaires tant bien mal pour les faire sécher. Nous retournons vers le fort de Tounoux. Et c’est ce soir là que broutant devant le camion, nous apercevons un énorme lièvre, le plus gros que j’ai jamais vu.

Dimanche

Il faut rentrer. Pourtant il fait beau ! Le soleil redonne des couleurs au paysage. L’Ubaye fume. Nous prenons les gorges de Bachelard. Étroite la route, mais tellement jolie. Les falaises pleurent de joie de revoir le ciel bleu. Les dalles étincellent. Chaque pli de la montagne s’est transformé en petit canyon et les sommets se sont poudrés le nez. Nous franchissons le col de La Cayole. Zut, vers St Martin d’Entraunes, là où la route est plus large, un fourgon trop pressé nous croise en nous fracassant le rétro. Nous soignerons ce dernier à grand renfort d’élastoplast ! Et c’est heureusement sans autre incident que nous rejoindrons Rocbaron.