TETE DE MERLANT

TETE DE MERLANT - DEVOLUY

26 Mars 2015

Enfin il fait beau. C'est inespéré ! Debout 5 h du matin. Le Dévoluy, c'est pas vraiment ma tasse de thé, n'en déplaise aux amoureux de ce massif. La rando ? Trop de pierres. La spéléo ? Trop peu de concrétions. Pourquoi ne pas essayer une balade en raquettes. La neige, ça change tout... Nous quittons l'autoroute avant Gap. Le soleil éclaire le paysage, sauf peut-être là-bas, au loin, un berceau de montagnes douillettement garni d'une couette de coton. Nous approchons et nos soupçons deviennent réalité : la couette, c'est sur nous qu'elle s'étend ! Nous nous garons au Col de Festre et nous nous équipons. Vite, partons, pour ne plus entendre ces chiens casse-pieds. Une neige fraîche est tombée il n'y a pas longtemps et colle sous les raquettes. Nous traversons un champ pour rejoindre le GR 94. Nous montons à travers le brouillard avec la curieuse sensation d'évoluer en aveuglette : du blanc partout, sous nos pieds, ça c'est normal, devant, derrière, à droite, à gauche. Tout s'est effacé ! Soudain, devant nous, une tache sombre : la première cabane.

Deux skieurs apparaissent. Rapidement, ils sont gommés du paysage. Nous prenons à gauche en direction du Collet en suivant la trace d'hiver. "Le sentier d'été est trop dangereux" assure Jean-Marc. Néanmoins, je devine au-dessus de nous des pentes qui me semble bien raides et se donnent parfois l'allure de barres rocheuses. Impossible de dire leur hauteur : 10 m, 100 m, plus ? Je laisse prudemment une bonne trentaine de mètres d'avance à Jean-Marc qui navigue au GPS. Le relief a à ce point disparu que l'Homme croit voir une descente alors que ça monte et vise-versa. Nous nous hissons ainsi jusqu'au Collet (1942 m) derrière lequel nous aurions dû basculer pour aller vers le Col des Aiguilles. "Et si nous nous contentions d'un petit sommet ?"

Et nous voici sur la tête de Merlant (2001 m). Un vent glacé s'acharne sur nous. Que ne s'acharne-t-il pas sur les nuages ??? Nous repassons au Collet, et retrouvons le calme un peu en dessous. Ah, des traces de ski ! Nous les suivons pour redescendre et assez rapidement nous retrouvons la cabane à côté de laquelle nous nous installons pour déjeuner. Des voix, toutes proches. Des fantômes de skieurs... Nous terminons la descente, retrouvons la voiture. Bon, le Dévoluy, un jour peut-être, je changerai d'avis...

Cat.