A TRAVERS LA FRANCE - PÉRIGORD ET AUBRAC

A TRAVERS LA FRANCE - PÉRIGORD ET AUBRAC

Mardi 28

Nous prenons la direction sud-est par les voies rapides. Les virages se font rares. Après quelques courses au Lion d’Angers, nous traversons la Loire à Angers même. Doué La Fontaine, Loudun : encore des lignes droites… Quel plat pays ! Tiens, là, sur le côté, un moulin : c’est le Moulin à Vent du Puy d’Ardanne datant de 1730, et culminant à 124m. C’est un moulin cavier : un corps mobile, l’hucherolle, reposant sur une maçonnerie construite sur une cave, d’où le nom. Nous nous y arrêtons pour déjeuner, puis passons dans le Puy d’Ardanne, point d’habitation préhistorique. Sous les maisons, se trouveraient des caves à vin, creusées dans la roche. Cette petite étape nous donne le courage de continuer sur la grande route, vers Poitiers.

Des champs, des champs, encore des champs avec au loin quelques châteaux (Coussay), des fermes. Au sud de Poitiers, nouvel arrêt pour faire le tour de l’Abbaye fortifiée de Nouaillé-Maupertuis. Toujours plus au sud, à Confolens, nous traversons la Vienne sur un très beau pont en arcades. Nous retrouvons la rivière à Chabanais. Mais nos chemins se séparent, sa vallée la menant à Limoges, notre route nous conduisant au point culminant des routes de Dordogne, vers Firbeix (436m). Et c’est à Jumilhac que nous trouvons un agréable camping. Il faut dire que nous n’étions que deux camping-cars !

Mercredi 29

Prêts à reprendre la route, nous tombons en arrêt devant le château de Jumilhac le Grand, au bord de l’Isle. Allons voir si nous pouvons le visiter… Munis d’un livre guide, nous explorons la moindre partie ouverte au public. Une partie reste privée car appartenant toujours aux marquis de Jumilhac. Tout d’abord, un jardin à la française et sa jolie fontaine, puis une partie médiévale datant des XIIème - XIIIème siècles, ensuite une partie Renaissance remaniée au XVIIème siècle. Oh la belle cuisine avec sa cheminée et ses cuivres rutilants ! Ça nous en donne l’eau à la bouche… C’est pourquoi, la visite terminée, nous cherchons un coin pour déjeuner.

Et nous voilà installés, pas très loin, au-dessus d’un lac de pêche. Et c’est vers Brive-la-Gaillarde que nous continuons par de petites routes passant entre des plans d’eau qui miroitent au soleil. Des vergers de pommes abondent. Souillac, Cahors, Montauban, Toulouse. Pas facile d’arriver jusqu’à Isa, surtout à 18 h, et surtout lorsque le GPS nous joue des tours de cochon ! Enfin, nous y voilà… La maline a mis des plots pour nous réserver la place de parking, juste devant chez elle ! Elle nous présente son jardin, puis son domaine… Ses colocataires ont déserté la maison. Nous nous installons comme des princes dans le jardin pour l’apéro, le repas. Le temps est doux. Et patati, et patata, la soirée passe comme une flèche, cela fait plaisir de se revoir ! Mais… où dormir ce soir ? Isa nous indique un coin sympa, un peu en dehors de Toulouse, près du Canal du midi. Il aura juste été un peu difficile de s’extraire des rues étroites de la ville, rétro rentré, pneus frottant le long du trottoir…

Jeudi 30

Direction Albi. Tiens, un panneau "Cordes sur Ciel". La curiosité nous fait faire un détour. Nous imaginons des cordes accrochées aux nuages, des tyroliennes peut-être ? Et non, c’est un joli village perché où nous conduisent nos pas. Puis, après avoir erré un peu pour rejoindre la grande route, nous remontons vers Rodez ensuite Espalion, où Jean-Marc trouve enfin son chapeau de feutre, tant désiré et achète un joli couteau. Demi-tour pour Bozouls, attirés par "le Trou de Bozouls", surprenant méandre de 400m de diamètre et 100m de profondeur. Bien sûr, nous descendons au fond. Brr, il y fait humide et froid ! Remontons vite au soleil et cherchons un coin pour dormir. Et c’est entre Espalion et Laguiole que nous passons la nuit, vers le petit barrage du Tesq.

Vendredi 1^er octobre

Magnifique, le lac qui fume sous le soleil, au petit matin. Nous gagnons le réservoir de Montézic et prenons la route qui longe les gorges de la Truyère. Un peu déçus de ne pas apercevoir la rivière cachée par les arbres, nous arrivons au barrage de la Barthe. Là, une grosse centrale hydroélectrique a fait pousser d’innombrables poteaux et lignes haute tension. Utile certainement, mais pas très joli, tout ça ! Nous arrivons au barrage de Sarrans et continuons dans les bois. Soudain, vision magique : trois petites biches s’égaient à notre approche sur le flanc de la route. Nous surplombons les rochers de Turlande. Bon, nous ne les voyons pas, vu qu’ils sont au-dessous de nous …

Nous filons sur Pierrefort acheter du Saint-Nectaire. Miam ! Nous grimpons sur l’aire de pique-nique, sur une butte, d’où nous admirons les monts et vallées environnants, De nombreux rapaces planent dans le ciel, guettant une éventuelle petite proie. Nous prenons le chemin du retour en retrouvant la Truyère que nous traversons au pont de Tréboul. De retour à Laguiole, nous cherchons en vain le couteau de mes rêves. Par contre, ce sera saucisses, aligot, ce soir ! De nouveau Espalion puis c’est par de grandes routes que nous rejoignons La Couvertoirade au plus vite pour retrouver notre coin de bivouac favori. Youpi ! Y’a personne…

Samedi 2 novembre

Et voilà, c’est notre dernier jour. Profitons-en encore un peu : Nant, puis le village perché de Cantobre, les gorges du Trévezel aux rochers torturés jaillissant de la végétation pour nous surveiller de toute leur hauteur. Qu’il est difficile de se croiser sur la route étroite de Baume Layrou ! Nous voici à Camprieu et son lac. Un énorme troupeau de moutons nous engloutit… Libérés, nous montons dans la forêt au sommet du Mont Aigoual. La végétation disparaît avec l’altitude. Nous approchons des deux immenses antennes : c’est la station météo. Nous sommes à 1567m. Nous visitons l’expo, profitons du paysage (contrairement aux autres fois, le brouillard n’est pas au rendez-vous). Arrêt déjeuner. Nous redescendons sur Florac pour prendre la corniche des Cévennes. Les arbres commencent à s’habiller de roux. Qu’elle est belle cette route traversant en crête les monts cévenols ! Les châtaigniers sont plein d’oursins. A Saint Jean du Gard, nous faisons provision d’oignons doux, spécialité de la région. Passé Anduze, nous nous résignons à rattraper la voie rapide qui nous mène vers Nîmes, Arles. De nouveau un plat pays, traversé par l’autoroute. Heureusement, à Aix, la Sainte Victoire nous sourit. Et bientôt, nous voilà chez nous. Les vacances sont finies.