CORSE - GR20 d'Usciolu à Conca

Jeudi 20 juin 2013 – 13ème étape

Nous partons de bonne heure. Une courte montée nous permet d'atteindre l'arête que l'on suit. Certains passages aériens nous obligent à mettre les mains. On atteint Bocca di Usciolu (1780 m). On se faufile parmi de gros blocs rocheux, ça descend, ça remonte. Les rochers ont des formes bizarres. Raymond, deux crêtes en arrière, nous hèle : " Hep, vous là". Nous franchissons la Punta di a Scaddata (1836 m) et descendons vers la Bocca di l'Agnonu (1570 m). Enfin, c'est l'intersection GR vers Matalza ou ancien GR par la pointe de l'Incudine, notre choix. Une petite montée nous amène sur un immense plateau où nous buvons notre café avant de repartir vers la passerelle suspendue de Pedinielli. Ouh, ça bouge ! Après nous être désaltérés à la source, nous montons, montons, jusqu'à la croix de l'Incudine (2134 m), le plus sommet de la Corse du Sud. Un vent énervant nous poursuit et nous avons du mal à trouver un coin à l'abri pour déjeuner. Puis c'est la descente infernale sur le refuge d'Asinau : dalles très pentues, puis sentier non moins pentu et pierres qui roulent sous les pieds. Enfin, nous y voici. Le gardien, très sympa, nous a concocté un très bon repas. Merci pour l'accueil. Et en plus, pour une fois, nous avons les couchettes en bas.

Vendredi 21 juin – 14ème étape

Nous descendons par un raccourci qui nous permet d'admirer de très jolies bergeries en contrebas du refuge. Nous suivons le GR jusqu'à l'intersection de la variante alpine. Une dure et longue montée nous amène à Bocca di U Pargulu (partage des eaux). Le sentier redescend et nous arrivons à la chaîne, passage équipé que nous gravissons. Nous continuons à monter jusqu'à Bocca di U Truvonu, brèche en-dessous de laquelle nous savourons notre café. Des ancolies bleues jouent les vedettes devant l'appareil photo de René. Une descente raide nous mène au Col de Bavella. Changement d'ambiance : parking, voitures, monde. Mais la civilisation a du bon : un bon repas à l'Auberge du Col de Bavella, qui se terminera par une énorme glace à la châtaigne. Pourtant il faut finir l'étape : encore 1 h 40 de montées et de descentes pour arriver au refuge de I. Paliri (1055 m). Ce soir, nous sommes sous la tente.

Samedi 22 juin – 15ème et dernière étape

5h : départ. C'est plus facile, sous tente, nous ne réveillons pas tout le refuge. Je ne suis pas inquiète : nous sommes à 1055 m d'altitude, Conca à 252 m, ça doit forcément descendre ! En effet, une légère descente nous amène dans une forêt de pins. Nous traversons des fougères plus hautes que nous. Le sentier s'élève en corniche. Quel beau lever de soleil sur la montagne ! L’œil de la Punta Tafunata di i Paliri nous surveille. Mais une grimpette traîtresse nous hisse jusqu'à Bocca di Sordu (1065 m), plus haut que notre point de départ. Enfin, la courbe s'inverse jusqu'aux ruines des bergeries de Capellu, puis au ruisseau de la Punta Pinzuta. Les vasques nous invitent à la baignade. Mais non, il faut continuer ! Des odeurs de maquis chauffé par le soleil nous chatouillent les narines. Tiens, ça remonte, et pas qu'un peu ! Et nous voici à Bocca d'Usciolu (587 m). Ah, on aperçoit Conca, enfin ! Nous y plongeons et sommes presque heureux de mettre les pieds sur le goudron.

NOUS AVONS REUSSI !!!!!

Mais il nous faut trouver le gîte d'où nous espérons prendre la navette qui doit nous emmener à Porto Vecchio. 8 places dans la navette, nous sommes 11 à attendre. Ce ne sont pas des inconnus, ce sont nos compagnons de GR, dont nos gentils bordelais. Le propriétaire du gîte, très arrangeant, suivra la navette en voiture et ainsi nous pourrons tous partir. Sympa ! Une demi-heure plus tard, nous sommes à l'arrêt du bus de Porto Vecchio, attendant le car qui doit nous mener à Ajaccio, départ 14 h 30. Pas question de le louper, demain, dimanche, il n'y en a pas. Nous embarquons, prêts pour les 3 heures et demie de route qui nous attendent. Et voilà Ajaccio, la gare maritime. Et si on changeait nos billets de retour, nous pourrions partir ce soir au lieu de demain soir ! Ce qui fut fait. Mais, plus de cabines. Et c'est dans une suite que nous passerons la nuit. Bon, y'a que deux lits. René se sacrifie et dort par terre. Oui, mais la douche était bonne !

Et voilà la fin de l'aventure. Nous arriverons demain matin, accueillis par Charlotte qui nous a préparé un super petit-déjeuner. La vie reprendra tranquille (ou pas), mais nous garderons dans la tête de merveilleuses images, le plaisir d'avoir rencontré des gens sympathiques, mais aussi le sentiment que …

Le GR 20, ça se mérite !

Cat.